Marche rapide pieds nus sans à-coups

Je viens de découvrir un truc épatant : une technique pour la marche très soutenue sans envoyer des chocs violents dans les talons et dans les genoux à chaque pas. Bon, peut-être que tout le monde connaît déjà et que c'est une évidence. Mais moi je viens de découvrir. Alors je me dis que je partagerais au cas où. Voici ma réflexion et comment j'en suis arrivé à trouver le truc magique.

Ca fait déjà un petit temps que je cherche à augmenter ma vitesse moyenne pour pouvoir aller explorer plus loin les alentours de mon nouveau lieu de travail sur l'heure de midi. Comme je marche "à pas de loup" pour éviter les chocs et rendre la marche souple, je ne peux pas trop augmenter la longueur de mes foulées, au risque de commencer à atterrir sur les talons à chaque pas. Sans allonger la foulée, forcément la seule façon d'avancer plus vite c'est d'augmenter la cadence.

J'ai donc fait ça pendant un temps. Mais assez vite, j'ai commencer à attraper méchamment mal aux hanches. Au début, j'ai pensé que c'était le manque d'habitude. Mais comme ça empirait, je me suis dit que je ne m'y prenais pas bien.

Je me suis fait la réflexion suivante : à chaque balancement de la jambe se produit un couple de réaction dans la bassin - et idem dans l'autre sens lorsque le pied repousse le sol vers l'arrière. Les muscles des hanches doivent forcément compenser ces couples. Mais sans doute forcent-ils au minimum lorsque le rythme est naturel et que le corps bouge "en résonance". Or, moi je cherche à l'en sortir pour marcher plus vite. Donc ça doit faire travailler les muscles beaucoup plus fort que je n'imaginais.

Je me suis donc dit que pour soulager les muscles dans mes hanches, j'allais provoquer un contre-couple avec mes bras en les balançant eux-aussi "hors résonance", en décalage de phase de 180 degrés avec mes hanches. J'ai donc commencer à balancer mes bras "de force" en cherchant délibérément à provoquer un effort contre leur inertie au balancement "hors résonance" dans les épaules.

Et ça fonctionne ! Plus de problème aux hanches, et je peux tenir entre 6.5 et 7 km/h de moyenne très confortablement. Bien sûr, dès que je laisse mes bras se balancer plus lentement à leur rythme naturel ou que j'oublie de provoquer ce contre-couple, je ralentis. Mais maintenant je m'en rend compte et je me reprends très vite.

Sauf que jusqu'à aujourd'hui j'étais un peu coincé à cette limite de 7 km/h. Je ne pouvais plus accélérer raisonnablement ma cadence, et du coup toute tentative d'aller plus vite se soldait inévitablement par une augmentation des foulées et des atterrissages sur les talons.

En chemin tout-à-l'heure, je réfléchissais à comment, finalement, atterrir quand même un peu plus sur les talons sans provoquer de chocs. Et l'idée mes venue : lorsque un choc remonte dans la jambe, c'est parce que tout le corps est en train de descendre et s'arrête net contre le sol. Mais il est possible de créer temporairement une contre-accélération verticale qui va combattre la gravité pendant une fraction de seconde, le temps d'atterrir en douceur : il suffit de balancer les bras plus haut, voire très haut, et les rabattre avec force vers le bas lors de l'atterrissage. L'accélération des bras vers le bas fait "remonter" le corps vers le haut et amortit, voire annule complètement le choc.

Jusqu'à présent je balançais mes bras avec force d'avant en arrière pour soulager mon bassin. Maintenant je les balance avec force de haut en bas aussi - en cassant un peu les coudes à chaque balancement pour la souplesse.

Le mouvement a l'air un peu con : ça ressemble un peu à un militaire à la parade, ou à un personnage de dessin animé des années 80. Mais ça marche. Lorsque je le fais correctement, au moment où je ressens un effort suffisamment intense dans les épaules, les chocs dans les talons et les genoux s'arrêtent net comme par magie, et je continue d'avancer comme une locomotive. Là je viens de faire 14 km à 8 km/h de moyenne sur asphalte bien dur !

Le truc est même facilité si j'ai du poids à l'extrémité de mes bras. C'est plus efficace si je garde mon GPS en main et mon téléphone dans l'autre par exemple. Logique, ça augmente l'inertie de mes bras contre laquelle je peux "m'appuyer" pour créer ces forces d'accélération verticale. A telle enseigne que je pense sérieusement à aller acheter des bracelets lestés.

Si vous ne connaissez pas cette technique, essayez ça vaut le coup. C'est carrément sportif (la marche à pied qui fait travailler le haut du corps... qui l'eût cru) mais ça avance vite et en souplesse.

Le balancement des bras (en opposition de phase) est bien connu et utilisé en course à pied.
Il permet de mobiliser beaucoup plus de chaînes musculaires, notamment les abdos, le dos et les épaules.
Pour le balancement vertical, ça mérite d'être expérimenté.

Côté bouquins, je sais que Frédéric Brigaud a écrit sur la marche.
Son bouquin sur la course à pied est vraiment complet, je vais peut-être étendre ma bibliothèque à ses autres ouvrages, ça vaut certainement le détour.

Sinon, il y a une astuce de course pieds nus qui fonctionne aussi en marche pieds nus : il ne faut pas penser au "poser" du pied, mais penser à la place au "lever" du pied.
Cela réduit le temps de contact au sol, ainsi que la force de l'impact.
J'utilise ça quand j'arrive sur une zone constellée de débris de verre par exemple et c'est plutôt efficace.

C'est pas des techniques pour moi ! Je vais à mon train de Papé en adaptant mon pas au terrain et ça le
fait comme ça peut. Je n'ai aucune prétention sportive (je n'en ai d'ailleurs jamais eu) et je fais avec ce dont
je dispose... Mon regret est tout de même de m'être lancé pieds nus trop tard.

Merci [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour cette intéressante contribution technique, qui en intéressera sans doute plus d'un...

(Personnellement, je ne me sens pas concernée, parce que la marche rapide est un "entre deux" entre la marche normale et la course, qui n'est pas naturel. Donc je m'abstiens.)

En effet, technique interessante pour la marche rapide   

merci Peter 

Fabienne a écrit:

(Personnellement, je ne me sens pas concernée, parce que la marche rapide est un "entre deux" entre la marche normale et la course, qui n'est pas naturel. Donc je m'abstiens.)

Ben oui moi aussi je préfère le rythme pépère. Mais alors ça veut dire que je suis limité à 4.5 ou 5 km sur mon heure de midi. Les coins accessibles à cette distance, je les connais déjà tous.

Attention que je ne parle pas de racewalking : ça c'est juste bizarre et antinaturel comme sport. Sans compter que les pratiquants ont l'air de faire de leur mieux pour s'esquinter les genoux le plus rapidement possible. Moi je parle de marche normale, juste plus rapide.

BFPeter a écrit:

Attention que je ne parle pas de racewalking : ça c'est juste bizarre et antinaturel comme sport

... Et en plus particulièrement inesthétique. Un cheval au trot est beau, un "racewalker" à la limite de
courir est moche.

BFPeter a écrit:

Attention que je ne parle pas de racewalking : ça c'est juste bizarre et antinaturel comme sport. Sans compter que les pratiquants ont l'air de faire de leur mieux pour s'esquinter les genoux le plus rapidement possible. Moi je parle de marche normale, juste plus rapide.

J'entends bien. Mais il me semble que la marche normale a ses limites, en terme de vitesse notamment.
Pour moi, la limite entre ce qui est naturel et ce qui ne l'est pas, c'est la capacité ou non du corps à s'adapter à une pratique et à progresser spontanément.
Quand il faut mener une réflexion sur les bons gestes supposés et s'astreindre à les adopter et/ou développer des entraînements spécifiques, selon moi on est plus dans le naturel mais dans la recherche de performance, dans ton cas c'est l'élargissement de ton rayon d'action, au détriment de ton rythme naturel de marche...

BFPeter a écrit:

Les coins accessibles à cette distance, je les connais déjà tous.

Tu va bientôt être obligé de faire comme moi, je prends la voiture pour aller aux départs de mes balades.
Avec le temps je connais pas mal de coins mais il y a encore de quoi faire pour trouver de nouveaux chemins.
heureusement, je n'ai que quelques kilomètres(5 ou 6) à rouler vers mes départs.

Fabienne a écrit:

Mais il me semble que la marche normale a ses limites, en terme de vitesse notamment.

Oui c'est vrai, et je crois que je les ai atteintes. Je veux dire, c'est de la marche à vitesse forcée, mais ça reste une démarche normale (pour les jambes en tout cas). En fait, tu peux aller très vite sans faire des gestes exagérés avec les bras. C'est juste que ce n'est plus brutal et ça fatique plus vite.

Fabienne a écrit:

Pour moi, la limite entre ce qui est naturel et ce qui ne l'est pas, c'est la capacité ou non du corps à s'adapter à une pratique et à progresser spontanément.
Quand il faut mener une réflexion sur les bons gestes supposés et s'astreindre à les adopter et/ou développer des entraînements spécifiques, selon moi on est plus dans le naturel mais dans la recherche de performance, dans ton cas c'est l'élargissement de ton rayon d'action, au détriment de ton rythme naturel de marche...

Pas faux. Mais d'un autre côté, si tu t'entraînes à faire quelque chose de pas naturel, après un moment ça le devient.

Par exemple j'ai passé des années à me forcer à "pédaler rond" à vélo - c'est-à-dire pousser en avant et vers le bas, mais aussi tirer vers l'arrière et vers le haut à chaque coup de pédale. Ca prend littéralement des années pour que ça devienne un automatisme tellement c'est contraire à la marche humaine, et très fatiguant sans entraînement des muscles faibles. Mais maintenant, je ne me vois pas pédaler autrement : je vais bien plus vite et je répartis mieux la fatigue dans tous mes groupes musculaires. Avec cette technique, je peux faire 300 km dans la journée et arriver à peu près frais pour faire une soirée chez un ami. Si je m'en étais tenu à ce qui est naturel et spontané, je finirais rincé après chaque sortie longue distance.

françois a écrit:

Tu va bientôt être obligé de faire comme moi, je prends la voiture pour aller aux départs de mes balades.
Avec le temps je connais pas mal de coins mais il y a encore de quoi faire pour trouver de nouveaux chemins.
heureusement, je n'ai que quelques kilomètres(5 ou 6) à rouler vers mes départs.

Pour une distance si faible, il est hors de question que je prenne la voiture. Je la sors seulement lorsque je n'ai pas le choix, ou que les transports en commun sont trop pénibles pour aller où je dois aller. Je pense que je vais acheter un vieux biclou chez le recycleur du coin et le laisser au travail. Il servira aussi pour aller faire une course ou l'autre en ville pour aller acheter des composants pour le boulot.

Ca fait déjà des années que je pense à me débarrasser complètement de ma voiture. Je l'ai gardée jusque là parce que ma maman n'est pas en grande forme, et si jamais j'ai besoin de l'amener un jour à l'hôpital au milieu de la nuit, c'est quand même plus rapide qu'appeler le 112. Mais sérieusement elle me gonfle (la voiture, pas ma maman ) : c'est incroyable ce que ça coûte cher en assurance et taxes pour garder une bagnolle qui démarre une fois par trimestre - et bien souvent, qui ne démarre pas parce que la batterie est vide.

Il y a une petite paire d'année, alors que j'étais chassé hors de ma maison par les maçons, électriciens, plaquistes,
plombiers, menuisiers etc, je logeais dans un appart' à deux pas, si je puis dire, de ma campagne. Je partais direct
du pas de la porte vers mes sentiers préférés. Mais les petites villes étant ce qu'elles sont et tout étant fait pour
rendre la voiture indispensable, je l'utilise. Et je ne me plains pas: Dans les campagnes profondes, la voiture est même
devenue vitale, puisqu'il n'y a plus d'autre moyen pour s'approvisionner, les commerces des villages ayant disparu
et les camionnettes de vente ambulante ont disparu aussi, à part quelques boulangers... Chez moi, je pourrais faire
mes courses à pied, des commerces il y en a, mais on a pris nos (mauvaises) habitudes.

Se balader à partir de mon chez moi actuel, ne présente aucun intérêt, la civilisation est trop étendue et il faudrait
marcher au moins une heure avant d'arriver à pied d'œuvre, dans la nature. J'en serais vite lassé !

Oui en effet, les vendeurs ambulants ont disparu. C'est dommage. Quand j'étais gosse, je me rappelle du boulanger, boucher, poissonnier, rémouleur... qui venaient 2 fois par semaine dans le village perdu de Lorraine où ma famille avait émigré alors. Le seul service similaire récent que j'ai eu l'occasion d'utiliser, c'était le livreur de bières spéciales à Liège en Belgique : le gars venait avec son estafette aménagée en taverne, on pouvait déguster les nouveautés, et bien sûr acheter des casiers. Je lui ai laissé une partie non-négligeable de mon salaire à celui-là...

Pour les transports en communs et autres services de la vie courante, c'est vrai que la France, c'est du grand n'importe quoi. Pour un pays qui a une loi sur la continuité du territoire, c'est un comble que les tocards de Paris laissent crever les campagnes comme ça. Je suis même étonné que les maires de petites communes n'engagent pas tous ensemble une action en justice contre l'état.

Ici en Finlande, à part Uusima (la région de la capitale Helsinki dans le sud) qui est relativement densément urbanisée, tout le pays est une collection de hameaux avec quelques villes de taille moyenne par-ci par-là, et tout est bien desservi en bus. C'est pour ça que j'envisage de larguer la voiture : je suis à 15 km d'une ville de 200,000 habitants dans un patelin avec 150 maisons à tout casser, j'ai le bus à 100 m qui va partout toutes les 20 minutes, et un supermarché, coiffeur, petit café, resto et autres commerces à 500 m de chez moi. Quant aux sentiers de promenade, j'ai la forêt de l'autre côté de la route, et 3 lacs avec 2 plages à 5 minutes à pied

Il y a aussi la solution du vélo même électrique si il y a de méchantes côtes.

Pour les transports en commun, je ne suis pas sûr qu'il faillent jeter la pierre uniquement
aux "tocards de Paris", ça fonctionne pour les enfants avec le transport scolaire. Rien n'interdit
à plusieurs communes de s'organiser pour mettre en place des bus.

chez nous on a pas mal de possibilités avec le bus, mais c'est assez compliqué... On a aussi une gare à TER
pour ceux qui veulent venir me voir !

BFPeter a écrit:

j'ai la forêt de l'autre côté de la route, et 3 lacs avec 2 plages à 5 minutes à pied

C'est chouette d'être à la fois au boulot et en vacances !