Transition Course Pieds Nus

Salut à toutes et à tous,

Petit sujet pour évoquer ma transition vers la course pieds nus
Je cours déjà en minimaliste donc ma transition sera surtout portée sur la capacité de mes pieds à tolérer les différents revêtements que je pourrais rencontrer et la capacité de mon corps à remplacer la douleur du début par le plaisir, pour que tout cela ne devienne que pur moment de plaisir et de sport

En décidant de courir PN j'ai choisi de basculer complètement (pour ce qui concerne le sport) et de ne courir exclusivement sans chaussures ou quelque protection qui soit
Donc pas de mix pour moi avec une partie chaussée et une partie PN; tout se fera PN

Je repart donc de "zéro" mais pour mieux rebondir 

Comme je le disais dans ma présentation, je suis la méthode des 10% pour établir mon planning de progression

J'ai donc commencé le vendredi 01 juin avec une sortie de 1000m, ainsi que le lundi et le mercredi suivant
Le vendredi 08 juin j'ai couru 1200m
Et aujourd'hui j'ai poussé à 1300m

Je resterai tout au long de ma transition autant à l'écoute que possible de mes sensations
Je gèlerai ma progression (arrêt de la progression en distance mais maintient des séances) si les sensations ne sont pas au rdv jusqu'à un déblocage de la situation
J'espère pouvoir continuer sur un rythme de 3 séances par semaine tous les 2 jours

Quant au type de sol choisi, j'ai opté pour le vieux bitume piquant, râpeux et parsemé de gravillons (je cherche à traumatiser mes pieds, en leur infligeant un stress, toutefois, contrôlé); un régal pour les pieds   

 +

la peau va s’épaissir avec le temps et le cerveau s’habituer , les sensations ne disparaissent pas mais elles ne sont plus interprétés comme une douleur mais plutôt une information comme une autre 

Merci pour l'info FRED69

Je commence seulement donc je sais que le chemin sera long
Dans un premier temps c'est vrai que je cherche à calmer l'hypersensibilité des pieds; le fait que les séances soient très courtes permet de tolérer toutes ces informations plutôt désagréables pour l'instant
...mais tout cela reste bien entendu supportable et me motive à continuer
J'ai malgré tout couru 300m de plus que la première séance  

Marccello a écrit:

En décidant de courir PN j'ai choisi de basculer complètement (pour ce qui concerne le sport) et de ne courir exclusivement sans chaussures ou quelque protection qui soit
Donc pas de mix pour moi avec une partie chaussée et une partie PN; tout se fera PN

C'est un choix qui fait débat !
Certains préconisent au contraire d'introduire progressivement une dose de pieds nus dans la pratique chaussée...
Personnellement, je trouve ça risqué, et je te donne raison, même si ce nouveau départ demande du courage et du temps.

Oui je peux comprendre le débat
Je pense que les gens qui mixent les 2 pratiques, le font pour ne pas perdre leur niveau càp
C'est un prix que je suis prêt à payer pour avoir le plaisir de courir PN

Je pense que repartir de zéro permet une bonne "réinitialisation de la machine" et permet ainsi refaçonner sa manière de courir
C'est une perte de temps dans un premier temps mais qui je pense s'avère judicieuse à moyen terme
Comme le disait si justement FRED69 juste au-dessus, le corps a besoin de s'adapter tout comme le cerveau; mixer, à mon sens, ne l'aide pas

Je vais découvrir les capacités de mon corps à s'adapter, tortue ou lièvre

Nous sommes d'accord. Je n'ai pas une grande expérience de la course, mais en tant que médecin j'ai une petite idée des différences physiologiques entre la pratique chaussée et la pratique pieds nus. Les appuis sont différents, donc les articulations ne sont pas sollicitées de la même manière, etc. Le corps doit donc s'adapter à ces nouveautés. Alterner m'a toujours paru absurde, parce que ça consiste en un aller-retour permanent entre deux choses contradictoires, donc d'abord je doute de la réelle efficacité de la transition dans cette approche, ensuite et surtout je pense que ça peut être dangereux d'ainsi contrarier en permanence l'évolution qu'on veut imprimer...

Tu le résumes très bien : mixer, ça n'aide ni le cerveau, ni le reste du corps !

Je suis tout a fait d'accord.

A la limite, celui qui fait de la compét' et ne voudrait pas perdre ses temps de références peut
hésiter à repartir de zéro mais pour de la course "loisir" je pense aussi qu'abandonner
totalement les chaussures est le mieux.

La grosse difficulté est d'être à l'écoute de son corps et surtout de l'entendre car on peut
vite se retrouver sur le fil du rasoir (pas trop musculairement car Marcello vient du minimalisme)
mais de l'échauffement des plantes de pieds surtout si les températures grimpent.

Le risque à mon sens serait de rester sur la fameuse règle des 10% coute que coute car
2 jours de repos me semble un peu juste si la plante à vraiment "morflé" quand les distances
vont s'allonger.

C'est un très beau challenge et je fais confiance à Marcello    

Un grand merci à toi pour ce partage de topic 

Fab a écrit:

je pense aussi qu'abandonner totalement les chaussures est le mieux.

Je le pense aussi, le pied se "fait" et s'habitue aussi en marchant. Faire un parcours difficile pendant 1/2 heure où l'on
peut s'abimer les pieds est à mon sens moins rentable que d'en faire un peu moins mais de rester pieds nus.

Si les micro-traumatismes finissent par renforcer les pieds, les traumatismes plus importants peuvent les fragiliser et
faire perdre beaucoup de temps en essayant d'en gagner. On ne sort pas de ses pompes si facilement, le processus est
assez long et demande à être patient sans être obligé d'avoir mal aux pieds toute la journée. Encore faut il avoir une
activité qui permette de la faire, ce qui est assez rare...

Et aussi, sauf a partir courir avec des chaussures dans le sac, c'est qu'il faut pouvoir revenir
si on commence à ressentir qu'on est "borderline" et les derniers hectomètres sont parfois
bien longs et la plante peut vraiment bien "morfler" même en marchant.

Après, ça se répare mais comme le dit François, cela peut remettre beaucoup de choses
en cause avec une fragilité qui peut durer. 

Mais je reconnais que cette méthode un peu "sauvage" donne d'excellents résultats quand
on la maitrise. Après tu peux vraiment courir/marcher  (presque) partout 

Merci pour vos réponses plutôt instructives et vos précieux conseils

J'aime marcher pieds nus et je le fais aussi souvent que possible
Concernant la course à pied nus c'est une autre affaire, j'avoue ne pas vraiment savoir dans quoi je me lance exactement; beaucoup d'incertitudes dans mon esprit
Je sais juste que je vais devoir être patient et à l'écoute, autant de mon corps que des barefooters expérimentés

Je te confirme FAB qu'avec le minimalisme ou la course PN, la plupart des gens se laisseraient bien tenter mais ne sont pas prêts à reprendre les choses à la base
Je sais que je vais perdre mes chronos dans un premier temps mais mon grand souhait sera de pouvoir revenir à mon humble niveau mais PN

FAB comme je le précise dans un de mes messages précédents, j'adapterai ma progression aux sensations et aux traumas de mes pieds; si les choses ne se passent pas comme elles le doivent j'augmenterai mon temps de repos ou ne chercherai pas à augmenter la distance
Je sais que lors d'une transition aussi radicale, il faut être très prudent
De plus je ne suis pas pressé, je ne me suis fixé aucun objectif

Je tâcherais de faire au mieux et suis rassuré par toute votre bienveillance
Une belle aventure m'attend 

Marccello a écrit:

Une belle aventure m'attend

Je pense aussi que ce sera une belle aventure si j'en juge par les bonheurs que de randonner pieds nus m'apporte à moi.
La découverte d'une partie de soi qu'on connaissait mal est riches en toutes sortes de choses mêlées allant de la joie
et la fierté à la déconvenue démoralisante... Ça vaut le coup !

Je vois le plaisir que j'ai à me promener pieds nus alors j'imagine ton bien-être lors de randonnées nature...ce doit être une agréable symbiose 

Et oui, je suis sur la même longueur d'onde; découvrir toutes ces choses qui se cachent en nous 

A tout hasard est-ce quelqu'un saurait m'expliquer ce qui se passe au niveau physiologique pour notre peau lors de la transition pieds nus?
Quel sont les processus mis en œuvre dans cette transformation de la peau ou du pied?
Ou si vous avez des liens afin que je puisse me documenter sur le sujet?
Merci

Je sais que la peau s'épaissie ça c'est sur mais par quel processus la je sèche! 
demande a Christian Harbets , il est président de la BRS France (Barefoot Runner Sociéty) il a peut etre des info la dessus 
il a un blog  :   http://www.courirpiedsnus.com/

ou sinon il y a la clinique du coureur , facile a trouver sur internet ils sont Quebecois et eux ils font des recherches et des études assez poussées sur la course a pied

pour Christian contacte le de ma part (Frédéric Séguy) on se connais bien tout les deux

Merci beaucoup FRED69 
Je vais éplucher tout ça
Je vais dans un premier temps voir ce que je comprends et si j'ai besoin de plus de précision je prendrai contact avec Christian Harbets

Salut les Pbs

Aujourd'hui, petite session de 1400m, sous le soleil, à 5' au 1000
Tout s'est très bien passé
J'ai du résister à l'appel des sirènes ☡
Au niveau sensations je confirme des différences ressenties lors de mes sorties précédentes...

Je distinguerais 2 zones physiques distinctes...
La première au niveau de l'avant pied, zone d'appui principal, c'est l'hypersensibilité, plus que la peau, qui a besoin d'être travaillée (j'ai l'impression ); je ressens toutes les aspérités mais sans être douloureux, ni agréable d'ailleurs.
La deuxième du côté du dessous des orteils, de la dernière phalange ( je ne sais si cette partie charnue des orteils à un nom particulier), les choses ne sont pas pareilles.
Je ressens la grande fragilité de la peau, une vraie peau de fesses de bébé 😂; ça me limite au niveau de l'allure de course et ça chauffe plus que la plante des pieds

Sinon plutôt content de ma séance
Est-ce mon cerveau ou mon corps qui s'adapte mais j'ai cru percevoir une infime amélioration sur hypersensibilité des pieds ❓❓❓

Donc après cette séance, je poursuis en augmentant la distance; ce sera donc 1500m vendredi
Je surveillerai particulièrement mes sensations au niveau des orteils

@+

Quand "ça va commencer à venir" tu vas ressentir sous tes pieds comme si tu avais une pellicule protectrice collée. Un
bonheur au coucher de sentir cela en se caressant la plante doucement. C'est ton pied qui commence à être moins
sensible. Si tu es chatouilleux, tu finiras aussi par voir disparaitre la sensation des "guiliguili" qui te faisait peut être comme
moi sauter au plafond !

Je pense que le cerveau, lui est beaucoup plus long à s'adapter, à vaincre les appréhensions et à faire le tri de ce qui est
normal ou pas. Me cela doit dépendre de l'âge du propriétaire. Moi j'ai commencé vers 62 ans...

Citation :

Je surveillerai particulièrement mes sensations au niveau des orteils

Ne t'inquiète pas, ils te le feront savoir !

Surveille bien les douleurs sur le coup-de-pied qui peuvent être annonciatrice d'une fracture de fatigue et c'est ennuyeux.

Je vois... mince bientôt fini les chatouilles

J'ai déjà par le passé bien "rayés" mes pulpes d'orteils, au sang et ce n'était pas vraiment agréable
Mettre de l'allure implique des contraintes plus importantes sur les orteils c'est pour cette raison que je vais maintenir l'allure de 5' au 1000 pour le moment

Pour les métatarses, je fais attention... c'est une zone que je surveillais plus particulièrement lors de ma transition minimaliste; donc normalement je ne devrais pas trop être embêté de ce côté là

Et regarder aussi visuellement ce que ça donne.

C'est vrai que le cerveau petit à petit maitrise la douleur mais je pense comme
François, c'est surtout la pellicule protectrice qui commence à venir  

J'ai quand même une question pour les amateurs de "sauvagerie" (ce que je ne suis pas) 

Le coté très désagréable des cailloux, gravillons et autre rugosité devient juste neutre
ou il y a un un réel plaisir une fois la pellicule protectrice devenue efficace ?

Ce qui est agréable, c'est de constater qu'on ne souffre pas sur les mauvais terrains, c'est comme une récompense.
Ceci dit, à la fin du parcours, s'il est long et difficile, on est content d'arriver. On est à peu près bien entrainé quand on
peut la refaire le lendemain, que le pied fatigué n'est pas "abimé" (le mot est fort) et n'a pas besoin de plusieurs jours
pour se refaire une santé.

Ça c'est en rando. En course, je ne sais pas trop, les bobos aux pieds ne sont pas ressentis du tout de la même manière.
En marchant on est beaucoup plus attentif à la moindre anomalie, alors qu'en courant une petite épine n'est pas forcément
gênante au point de s'arrêter. Par contre il faudra se soigner ensuite. Qu'en pense le Fred?

et bien pour moi effectivement le réel plaisir réside dans le fait de pouvoir passer et supporter ces zones difficiles mais non il n'y a pas de réel plaisir de contacte dans la pose du pied sur de la caillasse (en marche ) en revanche il est plus facile de passer une zone caillouteuse en mode course car la zone de pose du pied est moindre et le temps de contacte au sol beaucoup plus rapide   
de plus le jeu consiste a poser chaque pied au bon endroit , la foulée se raccourcie (la vitesse aussi) et on a tendance a zigzaguer pour trouver le bon équilibre et la bonne pose du pied cela demande une concentration et une lecture du terrain qui est tres gratifiante quand on y arrive sans se faire mal !

on ne pose plus le pied mais on touche le sol au bon endroit    c'est ce qui permet de courir pieds nus sur des zones ou certains ont du mal en chaussures 
et cela amène avec la maîtrise a un état proche de la méditation   

on ne cours pas sur le chemin mais avec le chemin  

bon il ne faut pas que cela dure trop longtemps quand meme car le phénomène de douleur reste présent ! maîtrisé mais présent ! 

c'est plus difficile en début de course et en fin de course !! 

mais le fait d'avoir réussit provoque une tres bénéfique fierté et auto satisfaction  

Je peux confirmer une chose c'est qu'avec une foulée dite naturelle (course sur avant pied), le temps de contact est effectivement réduit par rapport à la course dite classique (sur le talon), c'est un avantage important en cap; le temps de vol est donc plus important d'où un gain de vitesse
En plus l'impact des foulées, sera en foulée naturelle, reconverti pour relancer la course; la chaîne musculaire fait office de ressort, absorbe l'énergie dans un premier temps et restitue celle-ci dans un second temps
Lors de ma transition précédente j'ai pu me rendre compte de ces phénomènes; suivant la façon dont j'étais chaussé, les sensations pouvaient être complètement différentes

Je ne cours pas longtemps pour le moment mais j'ai effectivement remarqué que la plante de pied s'échauffe, en quelque sorte, et qu'après courir devient moins difficile

Marccello a écrit:

j'ai effectivement remarqué que la plante de pied s'échauffe, en quelque sorte, et qu'après courir devient moins difficile

Effectivement, j'ai remarqué aussi que les premiers pas sur les graviers, le matin au saut du lit, sont crispants alors
qu'ils deviennent anodins quand les pieds sont réveillés, qu'ils ont un peu travaillé. Dans mes caillouteuses randos, il
arrive que le début soit difficile et s'arrange par la suite indépendamment du terrain...

...comme quoi l'échauffement avant toute activité est important et encore plus dans l'activité PN 👍👍👍