J'aime courir pieds nus en Provence

...Alors que nous sommes les seuls à savoir que le sol est tiède!

Merci pour le récit Thierry !!

Donc en fait, ça ne fait pas si longtemps que ça que tu cours pieds nus, faire moins de 40mn après seulement quelques mois est d'autant plus remarquable (je crois me souvenir que la 1e fois que j'ai fait un 10km pieds nus, j'avais fini dans les 41-42mn).

La promclassic était un bon choix pour un début car le bitume est plutôt bon (même si n'était pas le meilleur que j'ai connu, surtout que le sol était mouillé l'année où j'y ai participé) et le parcours évidemment très rapide. Cette année il y avait encore Guy à courir pieds nus.

Quand j'ai commencé, j'avais l'espoir qu'avec le temps je serai moins sensible aux cailloux et que donc les trails seraient possible pieds nus, mais en fait non, je n'ai pas vu d'évolution notable au fil des années, je crois qu'il faut vraiment avoir vécu pieds nus de la naissance pour être tout terrain sans chaussures...

Je garde encore l'espoir de courir pieds nus dans la caillasse mais je suis quand même réaliste, je sais que je ne ferais plus les mêmes moyennes en trails qu'à l'époque où j'étais chaussé 
En discutant avec un ami qui s'est mis à la boxe thaïlandaise sur le tard, m'avait dit que pour désensibiliser ses tibias (faire rouler une bouteille en verre devant les tibias en appuyant de plus en plus fort) il a mis un temps fou mais il l'a fait donc pour mes pieds j'ai grand espoir d'y arriver (à les adapter à ce terrain si particulier).
Ce matin j'ai fait mon petit tour à côté du canal avec un temps pourri, pluie battante, boue et rafales de mistral. Les passages en terre battue étaient une véritable patinoire mais les sensations étaient excellentes. Je passe les parties caillouteuses de mieux en mieux 
Les entraînements pour m'améliorer en vitesse passent un peu à la trappe mais pas facile de partir dans deux directions opposées à la fois, surtout avec seulement 3 sorties hebdomadaires.
Mais bon, qui tente rien n'a rien !

L'essentiel, c'est que tu te fasses plaisir, le reste viendra ...

le goudron est effectivement plutôt ancien si ma mémoire est bonne c'est plus un chemin vaguement goudronné plutôt qu'une route  ! 

En effet, le vieux goudron, c'est le genre de sol super abrasif et pas du tout agréable.
Par contre, je pense que c'est plutôt efficace pour qui veut pouvoir courir "partout" même si les
premières fois, c'est "galère".

Ah le goudron des campagnes ! On a le même ici... Il n'y a presque rien de pire. Comme dit Fab, une fois que tu maîtriseras ça, grand sage du RIB tu seras. Mais gagné ce n'est pas.

En effet ce joli goudron des campagnes on connait aussi ici dans le grand nord et la maitrise c'est encore autre chose

@fred: bonne mémoire

@fab: je ne dirai pas abrasif mais plutôt rugueux comme surface car malgré mon inexpérience sur ce style de revêtement je n'ai eu à déplorer aucune blessure, seulement des douleurs liées aux contacts répétés avec cette surface d'exercice au "fakir" !
J'ai espoir que cela devienne rapidement une surface sur laquelle je peux me déplacer normalement car je suis plutôt du genre impatient "mais" comme je suis un homme, je suis (d'après ma femme) chochotte donc à voir...

@jl02: du courage j'aurais, pour cette épreuve la surmonter. Plus de chaussures pour courir je ne mettrais donc obligé d'avancer je dois. 

@patpiedsnu: dans un premier temps j'espère le supporter car le maîtriser ça viendra avec l'expérience je suppose.

le secret mon amis c'est de pouvoir alterner les différents terrains !! il faut trouver des parcours ou tu peu passer du goudron lisse a du gravillon , un chemin de terre  , des gros cailloux  , de l'herbe  etc etc  si ton terrain de jeu te le permet (mais pas facile dans ton secteur de trouver du velours )  le fait de varier les sensations est a mon avis une très bonne chose !! 

faire plusieurs  km pieds nus sur un sol difficile sans espoir de trouver de temps en temps un peu de bonheur c'est fatiguant voir déprimant !! 

surmonter les épreuves c'est bien  mais il faut garder en permanence a l’esprit le plaisir que procure la course pieds nus ! meme si cela passe par la douleur pour aller au delà ! mais voila le plaisir avant tout !! 

il m'est arrivé il y a peu de m’arrêter sur un chemin véritablement atroce et meme dangereux ! j'aurai pu continuer a courir sur les deux km de ce chemin de merde ! j'en suis capable mais dans la douleur  , sans plaisir  et sans échappatoire sur les bas cotés  a quoi bon ?? pour se faire mal ? non franchement il faut quand meme garder a l'esprit qu'une blessure au pied c'est quand meme tres très chiant !! 

l'entrainement sur des surfaces difficiles c'est bien si on est capable de s’arrêter au bon moment et de ne pas en faire trop !!

Se fracasser les pieds ne me parait pas non plus une solution pour progresser. De temps en temps je rencontre des
coureurs (chaussés) qui cavalent à tout berzingue dans des sentiers difficile et il est évident que ce n'est guère possible
pieds nus, déjà que ce n'est pas facile chaussé... Ils me font peur!

Fred a écrit:

faire plusieurs  km pieds nus sur un sol difficile sans espoir de trouver de temps en temps un peu de bonheur c'est fatiguant voir déprimant !!

J'ai connu ça du côté de Rasteau, des chemins de galets à l'infini et j'ai fini par mettre mes sandales!

Pour moi, le plus grand risque de courir dans les cailloux est le choc contre un gadin ou une racine qu'on a pas vu
ou mal négocié. Je me suis déjà blessé en y marchant (vite) alors en courant je préfère ne pas y penser. Il faut dire que
la fatigue aidant, j'ai tendance à ne pas lever suffisamment les pieds, mais ce doit être assez classique.

Je n'ai aucune envie de me fracasser les pieds François, si ça peut te rassurer. 
À mon époque chausser je passais partout sans problème, mais ce qui me faisait le plus kiffer, c'était de descendre des pierriers soit au ventoux (du côté mont serein il y en a un super long) soit dans les alpilles mais ces derniers étant les plus abrasifs pour mes chaussures. 
Bref, si au premier abord l'impression que je donne c'est d'être masochiste, il n'en est rien, je redoute par dessus tout de me blesser et de perdre le bénéfice de tout mes entraînements passés.
Lorsque la fatigue se fait sentir, moi c'est plus au niveau des talon que ça se corse car sans m'en apercevoir je reprends (presque) ma foulée d'avant.
Pour alterner les surfaces, il y a le canal de Saint Remy où il y a de terre, des cailloux, des glands de chênes et je fini maintenant (depuis 2 sortie là bas) par un chemin qui monte dans les alpilles avec beaucoup de cailloux.

Les bords de canaux: excellents terrains! 

Je sais bien que tu ne vas pas te fracasser les pieds! Qui le ferait? C'était une manière de dire de ne pas en faire trop
à la fois, quitte à perdre du temps... a se soigner après!

Ce weekend, petit record établi !
Première sortie de plus d'une heure sur route, 1:41', pour un peu plus de 20 kms, autant dire que l'allure n'a pas été très rapide mais ce n'était pas le but recherché. 
Donc hier après midi, je me suis lancé (avec mon frangin chaussé, qui lui s'entraîne pour son premier Ironman) sur les routes entre Maillane et Tarascon. Au début je n'ai pas trouvé le revêtement extrêmement difficile, j'étais bien, on courait à une allure de 5'00/km et c'est l'allure qu'on souhaitait tenir jusqu'au bout.
Dès le début j'ai eu des douleurs résiduelles de mon dernier entraînement juste en dessous des mollets, je me disais que ça passerais !
Progressivement de petites douleurs s'annonçaient dans mes pieds aux niveaux des surfaces en contact avec le sol; plus le temps s'écoulait plus les douleurs devenait persistantes aussi bien des plantes de pieds que du bas des mollets. 
À partir du 15ième kilomètre nous sommes repassés sur la même route qu'à l'aller mais les sensations n'étaient plus du tout les mêmes et je ressentais la moindre aspérité du revêtement alors qu'à l'aller je ne l'avais pas trouvé trop compliqué à arpenter !
À un ou deux kms de la fin nous nous séparons car mon frère souhaitait courir deux heures et mes pieds et mes jambes n'auraient pas tenus. À partir de là j'ai fait tout de même une accélération pour me rassurer car je n'avais jamais fait une moyenne aussi basse sur du plat.
Au final se fût une sortie intéressante, qui m'a permis de me tester sur une distance plus longue qu'à l'accoutumée sur du revêtement de qualité moyenne.
Ce matin j'ai encore mal aux pieds et aux mollets mais une "bonne" douleur !
Je continue mon bonhomme de chemin...

bravo !! et ton ressenti est parfaitement normale , la sensibilité augmente avec les KM ce qui est logique ! courir sur des graviers en début de course ne pose pas trop de problèmes mais en fin de course c'est une autre histoire !! 

Et c'est bien que tu te sois arrêté à temps sans chercher à persister

Bravo, la progression est là

FAB a écrit:

Et c'est bien que tu te sois arrêté à temps sans chercher à persister

Complètement d'accord !
J'ai la conviction qu'au début, il faut oublier la chasse au chrono.
Il faut d'abord "consolider" les choses, même si c'est frustrant en termes de performances...
Je l'ai expérimenté, et j'en ai tiré certaines conséquences.

En ce qui me concerne, j'ai été ces derniers mois souvent empêche et privé de ma ration de balades. J'essaie de remonter
la pente caillouteuse mais les sentiers exigeants de Provence ne se laissent pas parcourir sans un entrainement
suffisant. C'est d'ailleurs pour cela que le Papé ne vous en a pas raconté depuis quelque temps, car si je suis toujours
pieds nus et capable de me promener, je ne le suis pas d'entamer des périples comme ceux que je vous ai narrés...
Mais j'y travaille, avec la patience et la persévérance qui s'imposent!

Chloé a écrit:

[...] j'en ai tiré certaines conséquences.]

Quelles sont elles ? (blessures et conséquences)
Pour ma part je n'ai encore pas eu de gros soucis mais il est vrai qu'en voyant l'expérience de Manu ça me fait "flipper" 
Lors de mes entrainement je suis parfois à la limite car des douleurs un peu partout dans les pieds et les chevilles se font sentir et de ce fait, la sortie subséquente est faite de manière plus cool ou alors avec un ou deux jours de plus en repos !
Les séquelles consécutives à une blessure lors d'entrainement trop intensifs me travaille, j'y pense souvent et parfois je me dis que c'est à cause de ça que je n'évolue pas plus vite !
J'ai le Trail des Brasses pour objectif sur octobre et je me mets la pression pour être prêt ce jour là car il me reste une bonne marge de progression, d'autant plus que je n'aime pas arriver sur une course en "touriste" ! Je ne dis pas ça de manière péjorative et respecte les coureurs qui pratiquent les courses "juste" par plaisir. Pour mon cas je joins le plaisir à la performance et pour mes entraînements il en va de même, j'adore la vitesse associée au plaisir et à la liberté d'être pieds nus car plus ma vitesse de course est élevée, plus mes sensations sont agréable (à part quand un cailloux croise la route d'un de mes pieds).
On trouve du plaisir en étant pieds nus chacun à notre manière et dès lors qu'on est bien dans sa tête par cette pratique, là est l'essentiel 

sur le massif des brasses bien sur qu'il y a des passages avec de la caillasse mais c'est franchement gérable avec un peu d'habitude il y a deux truc de fou sur ce trail c'est le dénivelé ! tu grimpe ,tu grimpe et tu grimpe et ça franchement ça flingue dé le départ  et ensuite il y a la descente !! et la c'est chaud car suivant la météo ça glisse il y a des cailloux ,des branches ,de la boue ..... des cailloux et des branches sous la boue 
enfin toute sorte de joyeusetés qui ne permettent pas forcément la vitesse ! pieds nus 
mais c'est un trail magnifique avec des paysages a tomber et gambader pieds nus dans la montagne c'est trop trop bon 

GT179 a écrit:

Chloé a écrit:

[...] j'en ai tiré certaines conséquences.]

Quelles sont elles ? (blessures et conséquences)

Pas de blessures. Juste quelques "tensions" au début, mais comme je me suis gardée d'insister, il n'y a pas eu de suites fâcheuses !
Par "conséquence", je voulais dire mon changement de "philosophie" (c'est un bien grand mot, mais je n'ai pas mieux...) par rapport à la course. Je l'ai déjà expliqué, quand j'ai commencé à courir pieds nus, dans un premier temps j'étais impatiente de retrouver mon niveau de performance chaussé. Mais petit à petit mon optique a changé, et je ne chasse plus du tout le chrono. Je cultive juste le plaisir d'une activité physique en plein air. Mon rythme dépend beaucoup de mon humeur du moment, et aussi de la "qualité" de l'environnement : je suis tentée d'aller plus vite dans un contexte urbain, mais dans la nature je ralentis souvent pour en profiter.

GT179 a écrit:

J'ai le Trail des Brasses pour objectif sur octobre et je me mets la pression pour être prêt ce jour là car il me reste une bonne marge de progression, d'autant plus que je n'aime pas arriver sur une course en "touriste" !

Ce devrait le faire sans te mettre trop de pression non ? + de 6 mois pour être au top, ça devrait être gérable, sans pépin de santé ???

Tu cours au feeling ou tu t'es fixé un tableau de progression avec des objectifs chrono mois par mois ?

FAB a écrit:

Ce devrait le faire sans te mettre trop de pression non ? + de 6 mois pour être au top, ça devrait être gérable, sans pépin de santé ???

La pression c'est surtout d'arriver à supporter les passages avec de vrai cailloux car côté physique, même avec le dénivelé, ça devrait le faire !
Acquérir cette aptitude à courir partout se fait dans un temps plus ou moins long selon les divers témoignages et moi j'espère être prêt pour ce Trail là; pour faire honneur au barefooteur en général et de manière implicite montrer aux chaussés qu'il existe "aussi" une autre voie que celle des pompes à 150 € et des pépins qui vont avec !

FAB a écrit:

Tu cours au feeling ou tu t'es fixé un tableau de progression avec des objectifs chrono mois par mois ?

Pour le chrono, je fait toujours mes sorties plates avec de la vitesse (je m’auto-engueule lorsque je trouve que je ne vais pas assez vite et je m'ennuis si je suis en dessus de 5'15" au km, mais ça, ce n'est que sur le plat car avec du dénivelé l'allure est beaucoup plus lente pour le moment).
Tout cela sans aucun objectifs à la base, je "fixe" un objectif en cours de route, d'ailleurs pour mon avant dernière sortie, j'ai démarrer à allure rapide (comme souvent sur mes sorties asphaltes) sur deux kms pour m'échauffer, ne sachant pas encore ce que j'aller faire comme exercice.
Puis à la fin des deux bornes j'ai décidé de faire l'exercice de la pyramide à l'envers, c-a-d de plus en plus lent puis de plus en plus rapide.
Donc en effet la plupart du temps je m’entraîne au feeling pour le chrono et par contre pour la capacité à manger du cailloux, je l'exercerais un peu plus souvent, dès que les jours rallongeront car le soir à la frontale il m'est difficile d'appréhender le tout terrains !

Comme j'aimerai avoir encore 36 ans 

Et moi donc!